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Marseille (3. Vieux Port, MUCEM, Saint-Victor)

Sur le Vieux Port, la navette (le ferry-boat) relie l’Hôtel de Ville à la place aux Huiles, évitant qu’on ait à marcher jusqu’au fond, jusqu’au Quai des Belges. Vieille navette, avec sa barre à roue centrale et sa chaîne bien huilée qui traverse l’eau bleue du port.

Au fond, le Quai des Belges. Sous l’ombrière de Norman Foster, tous les Marseillais se donnent rendez-vous et se mirent, le jour et la nuit. La nuit, ils s’y rassemblent autour de souvenirs de pacotille, de vendeurs de bonbons et de tatoueuses au henné. On s’assied sur le quai, les jambes ballant vers la mer, pour discuter, rêver, se reposer.

Le matin venu, ce sont les poissonnières et les poissonniers qui les remplacent, vendant leur marchandises sur de grands étaux à l’emplacement desquels on trouve, vers midi, des écailles qui brillent comme du mica. Les grosses bittes d’amarrage tendent leurs fesses vers la Canebière.

Sur la rive nord, de petites places, de vieux hôtels aux visages sculptés, et Notre-Dame de la Garde qui se profile sous les arcades.

Au bout du quai, l’église Saint-Laurent, avec sa curieuse tour, en face de laquelle est un poteau sur lequel les visiteurs du MUCEM déposent leur badges autocollants. De là, on découvre toute la ville et le Vieux Port dans toute sa beauté.

Le MUCEM est un magnifique bâtiment d’acier brillant, de dentelle noire et de pierre blanche. Une merveille d’architecture.

A l’intérieur, l’exposition permanente sur la civilisation méditerranéenne déçoit beaucoup (alors qu’il y aurait tant à dire !), de même que l’exposition Connectivités, trop ambitieuse, trop orgueilleuse ; mais il y avait une belle expo sur Jean Dubuffet, ou plein de belles choses se découvraient : des statuettes, notamment, de beaux dessins, parmi lesquels, ceux, splendides, faits par Aloïse Corbaz, une aliénée de l’asile de la Corbière, en Suisse.

Il y a également une très belle exposition sur les îles.On y découvre une carte postale qu’envoie, en 1937, depuis Porquerolles, Hannah Arendt à Walter Benjamin.

J’aime bien quand ceux que j’aime aiment ce que j’aime.

De l’autre côté du port, il y a Saint-Victor, la place des Huiles, et ce Cours d’Estienne d’Orves que j’ai connu, il y a longtemps, surmonté et bouché d’un parking aérien à étages.Aujourd’hui, tout cela est plein de restaurants et de cafés chics et un peu snobs où on se la joue. Mais on peut quitter tout cela et remonter, par la rue Sainte, jusqu’à Saint-Victor.

Juste avant d’y arriver, la rue se parfume d’eau de fleur d’oranger. C’est le Four des navettes, cette vieille boulangerie – la plus vieille de Marseille, se dit-il, où sont fabriquées les navettes, ces gâteaux secs et délicieux en forme de barquette (de vulve dit-on aussi parfois).

Saint-Victor ! Reste de l’abbaye fortifiée fondée par Jean Cassien (Ιωάννης Κασσιανός) au tout début du Ve siècle et qui en conserve le tombeau, parmi d’autres sarcophages. Étant enfant, nous allions parfois ici écouter la messe de Noël.

Redescente, ensuite, sur le port avec ses vieux entrepôts, ses impasses, ses pierres, son musée du savon, amusant plus que passionnant.

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