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Paris-Provins

Paris-Provins, première étape du chemin vers Domrémy-la-Pucelle, le pays de Jeanne, dans la vallée de la Meuse. 103 kilomètres et quelques pour cette première étape, dit mon GPS.

On quitte le centre de Paris en longeant, rive gauche, le Jardin des Plantes et la gare d’Austerlitz, en traversant la Seine puis en la suivant pour sortir de la Capitale par le quai de Bercy. Sous les ponts, des barrages filtrent les déchets.

A Charenton, on traverse la Marne et on avance vers Créteil, où l’on passe (je n’ai pu entrer) devant la vieille église Saint-Christophe et ses cryptes mérovingiennes.

Apres Créteil, Bonneuil-sur-Marne, Boissy Saint-Léger, puis une piste cyclable longeant le long mur du château et de l’hippodrome de Grosbois.

On arrive à Marolles-en-Brie où se dresse la jolie petite église de Saint-Julien de Brioude, dont le porche est surmonté d’une belle statue en bois représentant Marie apprenant à son fils à se tenir debout. J’aime beaucoup cette statue moderne.

C’est ensuite Santeny, où l’on franchit sur un joli pont la rivière Réveillon, et dans les rues de laquelle s’égarait un landau.

A partir de Servon, on s’engage pour un long moment sur le Chemin des roses, une voie cyclable non carrossée (ce qui n’est ni très agréable, ni très sûr lorsqu’on est lourdement chargé) qui a pris la place de la voie de chemin de fer sur laquelle circulaient les trains amenant à la gare de la Bastille les roses cultivées au sud-est de Paris.

Je quitte le Chemin des roses à Soignolles-en-Brie pour me diriger vers le sud.

Il faut d’abord franchir l’Yerres, à gué, rue de Moque Panier – ce qui, encore une fois chargé comme je le suis, est un peu risqué. Dans le courant qui passe, je sens mes roues qui dérapent et manque de m’étaler dans l’eau.

La route passe ensuite à Champdeuil, Crisenoy et son église Saint-Pierre, Fouju et son nom qui sonne japonais.

Ensuite, c’est Champeaux et sa magnifique collégiale Saint-Martin.

Comme l’extérieur, l’intérieur est magnifique, avec ses rois et reines atlantes supportant les arches du choeur, les personnages grotesques des stalles, les stèles aux inscriptions grattées, les fresques peu à peu découvertes.

A

Au fond de l’édifice, il y avait une Cène faite de statuettes modelées par des enfants. A son entrée, un pannonceau rappelait la mémoire de Guillaume de Champeaux, né dans ce village.

On continue ensuite vers Saint-Méry, ou l’on franchit plusieurs ruisseaux, son beau lavoir et son église éponyme, dont les colonnes portent des masques colorés et grimaçants.

La campagne, à nouveau, puis à Landy (je crois), les restes d’un prieuré : quelques arches et un clocher rattaché à une maison.

A Saint-Ouen en Brie, une tour au fond d’une cour de ferme.

Du côté de Fontenailles, on franchit de Ru de Courtenain. Puis on longe des bois et une averse me rattrapant, je me réfugie un moment sous l’auvent d’une maison. Merci à ses propriétaires.

A Nangis, assoiffé, je m’arrête dans un café proche des halles pour boire. Une dame me parle de la pluie, bienvenue, de la liberté du cycliste campeur, de son enfance sans domicile fixe et des animaux dont elle aime s’approcher, qui aiment s’approcher d’elle et auxquels elle parle.

Après Nangis, Rampillon et son église Saint-Éliphe au grand portail sculpté sur le linteau duquel, disent les livres, il n’y a pas de damnés.

Il y a, sur le côté droit, un autre portail sur lequel est sculpté un couronnement de la Vierge.

À Lizines, l’église Saint-Georges, avec un grand clocher et un beau porche, inaccessible car en cours de réhabilitation.

À Lizines, on tourne à droite, sur la D209, puis à gauche, sur la D106.

Et c’est ainsi qu’on arrive dans le beau village de Saint-Loup de Naud, que domine sa magnifique église priorale.

Passé par la rue du Vieux cimetière, j’ai laissé mon vélo au bas de marches, rue de Rozay-en-Brie, pour aller voir l’église.

La priorale est belle mais c’est surtout son porche qui est superbe.

C’est Saint-Loup de Naud, où l’écrivain séjourna souvent, invité par Violette Trefusis qui y avait une maison, qui inspira à Marcel Proust le nom du marquis de Saint-Loup.

Après Saint-Loup de Naud, on prend la route de Provins, que j’ai traversé sous la pluie avant d’aboutir, assez loin de la ville, à l’épouvantable camping La Licorne, que je ne conseille pas malgré l’amabilité du patron tellement il ressemble à un terrain vague où errent chevaux, chèvres et poules.

Je me couche tandis que la nuit tombe, ayant dîné d’une boîte de maquereaux.

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