Étant (pour une fois !) arrivé tôt et ayant pu installer ma tente au milieu de l’après-midi, j’ai le temps de me promener à La Réole, et c’est une jolie découverte.
La Réole s’étend sur la rive Nord de la Garonne alors que le camping municipal, où je me suis installé, est dans le petit faubourg du Rouergue, rive Sud. Franchir le pont est un très beau spectacle.
Avant le pont ne soit construit, il y eut un gué, l’un des premiers où l’on puisse passer la Garonne depuis l’océan Atlantique. C’est pourquoi c’est là qu’elle fut franchie par Charlemagne allant se battre dans les Pyrénées, et c’est pourquoi c’est là que passe le chemin de Compostelle.
Comme dans de nombreux lieux du Chemin, c’est en partie à lui que la ville doit son expansion. Réole est dérivé de Regula, qui renvoie à la règle des Bénédictins qui s’installèrent ici pour accompagner les pèlerins et pour qui fut construit (puis reconstruit au XVIIe) l’immense monastère, prieuré qui domine aujourdhui la Garonne et la ville.
Les bâtiments, ou sont aujourd’hui logés les services de la mairie, sont très élégants, avec notamment de délicates ferreries forgées par un artiste de La Réole dont j’ai oublié le nom.
Dans l’église Saint-Pierre, se répétait un concert d’orgue sur le thème des musiques de films. On reconnaît Star Wars.
Tout à côté du monastère (qui fut déplacé pour permettre la construction du nouveau bâtiment, Louis VIII fit bâtir, pour défendre La Réole contre les Anglais, le château des Quat’ Sos ; ce furent les Anglais qui le terminèrent et cette citadelle fut constamment prise et reprise par les adversaires durant la Guerre de cent ans.
La ville, très tranquille a une longue rue principale sur laquelle s’ouvrent des boutiques, des cafes, des restaurants, des librairies (j’en ai compté trois ou quatre, toutes intéressantes et vivantes dans cette petite ville).
Non loin du Prieuré, je me suis assis, en face de l’ancienne Maison du Paysan, à la microbrasserie Y’ a une sorcière dans ma bière, tenue par deux militantes féministes qui font une très bonne bière servie dans des verres que l’une d’elles a décorés, et présentent dans leur salle divers livres sur les femmes et leurs oeuvres.
C’est sur la devanture de cette microbrasserie que jai vu, pour la première fois, l’affiche du film tchèque Les petites marguerites, ce qui m’a immédiatement donné envie de le voir. Je n’ai pu le faire que beaucoup plus tard, en juin, à la maison sur Arte Tv. Film complètement loufoque, un peu psychédélique, dans la veine de l’ouverture tchèque de la fin des années 1960un peu ennuyeux aussi,
Au centre de La Réole, le bel ancien hôtel de ville, qui fut offert à .la ville par Richard Coeur de Lion.
Sur les murets des rues de La Réole, poussent des coquelicots.
La Réole possède une ancienne prison qui sert désormais de lieu d’exposition, et parfois de tournage. Il y avait une exposition sur le genre, pas inintéressante.
Je suis ensuite allé dîner chez un tres bon restaurant italien : L’Italia a Tavola, qui m’avait été conseillé par le gérant du camping. Très bon conseil et très bonne cuisine.
Puis je m’en suis revenu par les rues tranquilles, ai retraversé la Garonne tandis que le soleil se couchait, et suis allé dormir dans ma tente.