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En marchant de Joigny à Auxerre

34 kilomètres environ, le jour de Noël, pour continuer le chemin et rejoindre Auxerre depuis Joigny, où je m’étais arrêté la fois dernière.


Je pars de la gare de Joigny où mon train arrive peu avant 9 heures. Il fait gris et humide mais ne pleut pas.
Sorti du train, j’enlève le masque que je portais depuis que j’avais quitté mon domicile, ce matin. Quel plaisir de se balader sans ce machin qui m’oblige a enlever les lunettes qui se couvrent sinon de buée !

Je quitte la gare du côté sud et campagne.  Je repère vite, à gauche, les petites marques jaune et bleu du chemin de Saint-Jacques.La route de Longueron, qui va vers le sud, est peu riante. La plupart des maisons qui la bordent affichent  sur leur portail et sur leurs grilles des panonceaux jaunes où est écrit : « Stop aiux odeurs ».En cette fin de décembre,  je ne sens rien mais passe devant un terrain industriel ou s’amoncellent de grands tas de fumier fumant. C’est là , lirai-je plus tard, la cause des soucis des riverains.

En arrivant au Grand Longueron, on tourne à gauche, sur un petit chemin bordé de pommiers dont les fruits rouges parsèment le sol.

À Champlay, le monument aux morts représente un soldat portant un casque orné de feuilles de laurier. Il tient son fusil de la main droite et, de la main gauche, porte une Niké victorieuse brandissantune palme. Pauvre soldat !


Comme Le Grand Longueron, le Champlay est un village-rue bordé de grandes fermes ouvertes sur les champs ; le jardin de sa mairie arbore Noël. A la sortie du village, alors que la vue se dégage vers l’est et que le soleil apparaît, un joli château (à moins que ce ne soit une ferme).


Après Le Champlay, le chemin tourne à droite, suivant le cours du Ravillon : à droite, le cours d’eau derrière un rideau d’arbres ; à gauche, la terre retournée des champs.Puis on longe des pâturages dont les clôtures sont papillonnées de crins volant au vent.On arrive ensuite à Neuilly.Ensuite,  Guerchy et Fleury-la-vallée où je m’arrête un instant, posant mon sac sur le banc de la place de l’église Saint-Loup.
Ensuite, jusqu’à Charbuy, le chemin longe des bois, y pénétrant parfois. La pluie, tombée en abondance ces derniers jours, a rendu les chemins boueux et les a remplis de flaques. Certaines ressemblent à des silex taillés.Après Charbuy, que je traverse par la rue de l’Ancienne gare – il y a des rues de l’Ancienne gare dans pratiquement tous les villages que j’ai vus aujourd’hui ! – sans suivre scrupuleusement le chemin de Saint-Jacques qui ici fait un détour, on entre a bouveau dans un paysage de champs et de bois : quelques troncs coupés où poussent des champignons et de hautes peupleraies (ou trembleraies ?) portant de grandes boules de gui et remplies d’oiseaux qui s’envolent à mon arrivée. Alors que le gui est ordinairement haut perché,  je passe à côté d’une boule basse parce qu’accrochée à une branche qui a dû se casser. C’est beau, le gui, avec ces petites perles blanches (qui sont poison, ce qu’il ne faut pas oublier).Un peu plus loin, le chemin longe une suite d’étangs. De grands roseaux soufflant au vent les bordent, et des haies dont le bois a ete violemment cassé. Je me demande si cest l’œuvre des sangliers.On poursuit entre champs et petits bois,  champs et étangs, longeant ces clôtures étoilées de rouge sombre : des baies d’aubépine. Des bois, à nouveau,  au milieu desquels se nichent des étangs, avec un chemin qui brusquement quitte le chemin pour faire emprunter un sentier-toboggan boueux à souhait !Le bois à peine quitté,  on entre dans les faubourgs de Saint-Georges-sur-Baulche. Il faut pour cela emprunter un petit pont qui franchit le ru de Baulche.Sur la gauche, face a un terrain de sport, un pâturage où paissent de beaux et lourds chevaux de trait à la crinière blanchie.

Saint-Georges-sur-Baulche est un faubourg d’Auxerre. On y trouve a la fois des grands ensemble et des maisons assez chic.

Au sommet de la rue de la Tour, je m’arrête un moment sur le banc d’un petit square qui fait face aux bâtiments de Météo France.
Un peu plus loin, alors que la rue redescend vers Auxerre, on passe devant un château d’eau du service de la ville. On entre ensuite à Auxerre.Allant vers la cathédrale Saint-Etienne, on passe devant l’hôtel de ville face auquel se dresse, toute fine et menue, la statue de Marie Noël, poétesse de la ville. J’aime beaucoup son terrible poème des dents.Je vais jusqu’à la cathédrale. Elle est fermée. J’y reviendrai demain matin. Je retraverse le petit centre de la ville pour me rendre à mon hôtel, l’hôtel du Commerce, simple mais  disposant de toutes les commodités et excellement situé.

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