27 kilomètres, dont beaucoup en ligne droite sur une ancienne voie romaine curieusement baptisée Route Napoléon pour finalement terminer dans un hôtel, ce qui n’était pas prévu mais fut bien agréable.
Le réveil est idyllique, au milieu du chant des oiseaux.
Je me lève et vais voir la rivière chantante.
Je prends ensuite mon petit-déjeuner avec Peter, patron du camping et mari de Ruth qui m’a préparé un excellent café. Puis je roule ma tente et mon barda dans mon sac et pars. Ruth me souhaite bon voyage depuis sa fenêtre.
En face du camping, s’étend un petit étang alimenté par le Touroulet. Je le longe avant d’arriver au croisement de la route un peu plus grande qui conduit à Saint-Jory-de-Chalais.
Saint-Jory-de-Chalais est un joli petit bourg. Propre, net, accueillant. J’y achète un croissant et du pain à la boulangerie puis vais m’asseoir sur un banc à côté de la mairie, place François Mitterrand, pour grignoter un peu.
Comme j’ai eu la bêtise de ne pas remplir ma gourde au camping, je frappe à la porte de la mairie pour demander si je peux le faire ici. J’y suis très gentiment accueilli par le maire, Bernard Vauriac, qui cherche et trouve pour moi un robinet adapté à la haute taille de ma gourde.
Je le remercie et nous bavardons un moment. Il est socialiste et est un peu désespéré des résultats des dernières élections où le Rassemblement national a fait un très bon score. Et il est un peu étonné de rencontrer quelqu’un qui fasse le chemin de Compostelle tout en aimant bien qu’une place soit nommée François Mitterrand. Il en est tellement surpris qu’il veut absolument me photographier, demande à laquelle je me prête évidemment car il est très aimable : l’exemple même du maire investi dans sa fonction.
Tandis que je m’apprête à quitter les lieux arrive une femme qui colle sur la porte une affichette : elle a perdu son chien et le cherche. Je lui dis que je regarderai si j’aperçois Talika.
Je pars.
Je croise des vaches. Et un chien noir dont j’envoie la photo à la maîtresse de Talika. Ce n’est pas lui me dira-t-elle.
Des bois, des étangs, de belles ondulations du paysage, des fleurs, des près, des vaches encore, et de magnifiques chevaux.
Arrivée à Thiviers. Je passe devant un Bar des touristes qui a depuis longremps fermé ses portes et pénètre dans la petite ville qui est très animée car il y a marché.
Je vais faire un tour à l’église, Notre-Dame de l’Assomption, qui conserve quelques beaux chapiteaux (ainsi, bien sûr, qu’une laide Jeanne d’Arc).
Je ne m’en souvenais absolument pas (même sil en parle dans Les mots) mais Thiviers est une ville où Jean-Paul Sartre a passé une bonne partie de son enfance, chez ses grands-parents. Une plaque marque la maison où il vivait.
Je repars, et m’engage bientôt sur ce qui s’appelle curieusement Route Napoléon mais qui est en fait le tracé d’une antique voie romaine qui file tout droit à travers la campagne. Cette rectitude est impressionnante.
En partant ce matin, mon intention était d’aller jusqu’à un camping du côté de Sarliac. Mais je me rends compte, vers 17 heures, que je n’arriverais pas à arriver au camping avant la fermeture.
Pendant une demi-heure, je me lance dans l’auto-stop (sans aucun succès, je dois dire) puis décide de finalement tenter ma chance à l’Auberge de la Truffe, à Sorges.
C’est dans une annexe située en face de l’église que je trouve une chambre et au bon restaurant de cet hôtel que je dîne.