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En marchant de Brèves à Varzy

Troisième étape depuis Accolay, 25 km environ, car le chemin ne suit pas tout a fait l’itinéraire choisi par mon application.

Le réveil est délicieux, bercé par le choeur matinal des oiseaux qu’on entend si bien à travers la toile de la tente. Il suffit de l’entrouvrir pour que la beauté du matin apparaisse dans sa splendeur.

La gérante du camping m’a proposé hier soir une table et des chaises. J’y prends mes aises et un café avant de replier ma tente.

A la sortie du camping, la confluence de sources qui lui a donné son nom : trois fontaines. C’est un lieu de fraîcheur où coule une eau magnifiquement claire.

Je suis le cours de la petite Yonne et passe devant une étrange machine.

Puis je quitte Brèves et franchit deux ponts : l’un sur l’Yonne, le second sur le Canal du Nivernais, qui passe également ici.

Je prends ensuite la route vers Asnois.

A Asnois se dresse la nef imposante d’une ancienne église devenue magasin d’antiquaire. Et l’appareil photo de mon téléphone donne des signes de plus en plus fréquents de dérangement, avec une image qui ondule et zébroie.

C’est aussi à Asnois que commence le pays des pompes Lemaire, qu’on trouve partout comme mobilier urbain mais qui nulle part ne fonctionnent.

À Asnois, je retrouve le chemin quitté hier à La Maison-Dieu. Plus que 1750 km à parcourir avant Santiago, indique obligeamment un panneau placé sur la route.

Au monument aux morts, je prends à gauche (je crois) la route de Saligny.

On longe un coteau sur lequel de la vigne est plantée, à laquelle travaillent des viticulteurs. Et, tout à côté, un grand champ blanchi par des milliers de têtes de marguerites.

Il y a ici une voie de chemin de fer, qui ne doit pas être très utilisée, mais sur laquelle on passe avant d’arriver à Saligny.

Saligny est un petit hameau sec que traverse la route. De grandes fermes de part et d’autre, dont les murs, pour certaines, arborent de magnifiques roses. Et puis la petite église Saint-Roch, au clocher en colombages, à coté de laquelle je m’arrête un moment.

Après Saligny, la route monte un peu, longe une forêt puis s’y engage à gauche, avant de déboucher dans une grande clairière.

On arrive ensuite sur une route au bord de laquelle fleurissaient des ombelles (des berces communes ?) butinées par de gros et magnifiques scarabées vert acier (des cétoines dorées) :

La petite route, ensuite, aboutit au petit village de Saint-Germain des bois, avec son église un peu à l’écart, au sommet de la colline.

Apres Saint-Germain, la route redescend vers Thurigny, au fond de la vallée du Beuvron.

On passe devant des vaches tranquilles et curieuses, qui broutent et s’approchent de vous, puis on arrive au village lui-même, vert et fleuri, dont on voit essentiellement les jardins.

En bas, sur le Beuvron, un grand et beau lavoir où je me suis reposé un instant (mais non baigné ; c’est interdit), une belle pierre de remouleur et la rivière, fraîche et remplie de poissons que mon approche faisait fuir.

On franchit ensuite le Beuvron. Le chemin, alors, quitte la route à droite pour franchir le coteau. J’ai paresseusement préféré rester sur la petite route contournant la colinette.

C’est à travers un paysage de plateau qu’on arrive à Cuncy-lès-Varzy.

A Cuncy, il faisait chaud. J’ai posé mon sac sur un banc devant l’église Saint-Martin et me suis réfugié dans celle-ci, ouverte parce qu’en réfection. Je chantonnais Claude Nougaro : « Dans les églises, il fait très très froid« 

J’étais assis sur le banc quand est passé devant moi un pèlerin coiffé dune casquette. Il m’a salué et m’a très gentiment proposé une des deux bouteilles d’eau fraîche que quelqu’un venait de lui donner. Comme il m’avait assuré qu’il avait encore deux litres supplémentaires dans son sac, j’ai accepté et ai bu cette eau, pétillante et joyeuse. Merci !

Je suis ensuite reparti sous le soleil qui frappait fort. La route vers Villers-le-Sec puis un chemin ombragé qui monte sur la gauche, passe devant un beau lavoir et rejoint une petite route qu’on prend à gauche.

Après un moment, on quitte la route pour prendre a droite un chemin qui contourne le sommet d’une butte. Joli petit chemin étoilé de pâquerettes et qui domine le paysage.

Après un petit moment, commence la descente vers Varzy.

Allant au camping, je ne traverse d’abord pas la ville mais prend, ayant traversé la rue du Faubourg de Vézelay, le chemin de Villiers-le-Sec qui contourne le bourg par le Nord-est.

Sur la route de Corvol, je croise mon donneur d’eau qui m’annonce, dépité, que le camping est fermé et quil a donc décidé de chercher un autre hébergement. Je décide d’aller voir quand même.

Le camping, qui est éloigné de la ville, est effectivement fermé alors qu’il est présenté comme ouvert sur les sites Internet. J’appelle la mairie qui ne répond pas, envoie des mails qui auxquels nul ne réagit.

En désespoir de cause, je décide de m’y installer quand même puisque je suis là. Je saute la barrière et pénètre dans le camping, visiblement à l’abandon : l’herbe pousse sur les chemins, les robinets ont été enlevés, les sanitaires sont dans un état de saleté indescriptible.

J’installe néanmoins ma tente puis ressors pour aller faire tamponner ma crédentiale , voir la ville et manger.

La mauvaise impression du camping aidant, la ville me paraît sinistre : grise, usée, mortifère.

Je vais faire quelques courses au bi1 posé au sud de la ville (pu je suis entrepris par un Monsieur Bernard qui se moque gentiment de mes allures pèlerinesques) puis reviens vers le centre. La pharmacienne de la pharmacie des promenades me tamponne aimablement ma crédentiale et je vais voir, sortant de chez elle, le beau palais des évêques d’Auxerre avant de me poser, pour dîner, au Goglu, centre de la vie sociale du village.

J’y dîne très agréablement avant d’aller me coucher, à l’heure des poules.

Fin de l’étape dans le camping abandonné dont je suis le seul occupant.

3 Commentaires

  1. quel enchantement que ces promenades! et les petites vidéos complètent admirablement bien le récit et les photos…..merci pour ces voyages pas à pas (ou presque!)

    • Aldor Aldor

      Merci Maly. Mais sur celui-ci, c’était très incomplet. Je l’avais mis en ligne par erreur quand tu l’as vu .

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